Demain, il sera trop tard... Publié le dimanche 17 janvier 2010 à 09H21
Malgré tous les discours comptables, seul un succès de l'OM autorisera à croire encore au titre
Pour aider l'OM à espérer en des lendemains meilleurs, Lucho Gonzalez devra
illuminer le jeu. Mais Wendel est prêt à se coucher pour défendre une
avance confortable.
Évidemment, si l'OM ne s'impose pas pour la 32e année consécutive au stade Jacques Chaban-Delmas, "
le championnat ne sera pas terminé".Ce
raisonnement, derrière lequel il est très, voire trop facile de
s'abriter, est la théorie des mathématiciens de la première heure. Ils
avancent avec un argument incontournable : au coup de sifflet final, il
restera 57 points à prendre pour l'OM (les 54 encore en jeu pour la
phase retour plus les 3 en attente liés au report de OM-Sochaux).En
incidence, les 14 unités de retard que compteraient alors les Olympiens
en quittant la Gironde ne pèseraient pas bien lourds devant cette
évidence arithmétique, car nul ne peut préjuger aujourd'hui de la suite
de la compétition, par exemple un parcours sans faute de l'OM et une
multitude de contre-performances bordelaises.Voilà pour la
première école, appartenant en quelque sorte à la méthode Coué,
laquelle, comme chacun le sait, est une forme d'autosuggestion basée
sur la persuasion par la répétition. Ne pas se contenter du moindre La
deuxième nous paraît plus terre à terre, plus en phase avec la réalité.
Elle consiste à ne plus croire au Père Noël, syndrome qui nous a
quittés depuis près de 17 ans maintenant.Comment pourrait-on
prétendre avec force à un titre de champion de France avec un tel
retard, en regardant la maîtrise actuelle de la formation de Laurent
Blanc ? La force d'un combattant est de s'accrocher jusqu'au dernier
souffle de vie, de croire en cette faculté de renverser des montagnes.
Mais un tel écart aurait des conséquences psychologiques de première
importance et redessinerait la priorité de l'OM pour la fin de la
saison.D'ailleurs, comme un tic verbal savamment ancré dans les
gènes depuis plusieurs saisons, les présidents et entraîneurs
successifs de l'OM ont tour à tour préparé tout un chacun à cette
éventualité et parlent plus de l'importance d'une qualification en
Ligue des champions que d'un titre. Peu à peu, les considérations
économiques, dictées par l'évolution du football en Europe, les
disparités entre les nations, ont pris le pas sur toute forme de
jouissance sportive procurée par une première place.La
répétition des discours dans lesquels les dirigeants olympiens se sont
inscrits conduit à la sacralisation de la deuxième place. On peut
comprendre l'exigence économique, mais cette vision s'habille de
restrictions, car elle conditionne en partie l'effectif à se contenter
du moindre plutôt que de se sublimer. Personne ne nous enlèvera de
l'esprit qu'une défaite ce soir engagerait l'OM dans un nouveau
championnat: la quête d'une deuxième place.Plus que des mots,
les Olympiens doivent avoir la force de refuser cette perspective
négative. Demain, il sera déjà trop tard. Si la situation peut être
inversée, elle doit trouver son impulsion aujourd'hui. Avec un succès,
nous concéderions alors à rejoindre le cercle des mathématiciens: l'OM
compterait huit points de retard, voire cinq virtuellement s'il est
capable de remporter son match en retard. Le visage de la Ligue 1 en
serait modifié. C'est à cette espérance que nous nous accrochons.
Aujourd'hui, encore. Répétons-le : demain, il sera trop tard...